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Nous vous aimons !


droit photo unsplash : colin



Nous y sommes ! La date du 11 mai est arrivée ! Ce 11 mai incarne pour nous tous la fin du confinement, des attestations de sortie du territoire, des couvres feux, le retour de nombreux enfants dans les écoles. Il est aussi le symbole du retour au mouvement et à l’action pour beaucoup d’entre nous. Une lueur d’espoir indiquant le chemin de la sortie de crise, de la renaissance. Une incertitude qui s’efface peu à peu. Une lueur que nous vivons depuis une quinzaine de jour, grandissant toujours un peu plus à l’approche de cette date du 11 mai.


Ce matin, en me réveillant, j’ai moi aussi été envahie par cette lueur d’espoir, par cette perspective formidable du retour à la vie libre, au mouvement, à l’action. Pour autant, je me suis rendue compte très vite que mes pensées étaient confuses, que la lueur s’entachait de gris. Pourquoi ? Pourquoi alors que ce 11 mai marque la fin de cette période d’immobilisme, je n’arrivais pas à la laisser vivre pleinement ?


J’ai réalisé alors que cette lueur d’espoir s’entachait de plusieurs choses. Tout d’abord, le constat que notre pays se réveille ce matin, découpé, fractionné : zone verte, orange, rouge ; enfants dans les écoles, enfants sans écoles ; ouverture datée des collèges et ouverture non datée ; salariés en télé travail, ouvriers sur les chantiers; retour à l’activité pour les uns, immobilisme pour les autres. Cette crise sanitaire nous installe dans de nouvelles inégalités territoriales et humaines. Comme tout un chacun, j’ai l’espoir que ces nouvelles inégalités disparaissent le plus rapidement possible. Pour autant, elles m’interrogent sur l’appréciation de chacun sur cette fin de confinement. En outre, et c’est ici, dans ce champ que mes pensées convergent, je m’interroge sur le traitement des nombreux secteurs d’activités qui aujourd’hui ne connaissent pas cette lueur d’espoir car aucune clarté ne leur est donnée sur une date précise de reprise d’activité.

Je m’interroge, sur leurs ressentis, leurs émotions, alors que pour eux le chemin vers la sortie de crise n’apparaît pas encore. Je m’interroge aussi, sur les propositions, les discours, les paroles qui leurs sont adressées. En effet, que ce soit pour le secteur culturel, touristique ou bien encore pour nos cafetiers et restaurateurs, qui n’ont aucune visibilité réelle sur leur reprise d’activités, les mots qui leurs sont adressés ne participent pas à un Leadership positif et bienveillant.


Comme je vous le disais dans mon dernier article, pour vivre la crise autrement, trois axes sont essentiels : le 1er le mental, le 2ème la communication et enfin le 3ème la prise de hauteur et la projection. Or aujourd’hui, il leur est impossible de se réinventer, de se projeter, de renaître car ils sont pollués mentalement par le stress, l’anxiété et l’immobilisme. Lors d’une discussion avec une personne très chère, elle a porté à mon attention, à juste titre, que les propositions énoncées pour la reprise d’activité du monde culturel portaient sur un « soyez plus créatif ». La culture est par essence créative. La créativité est inscrite dans ses gênes. Et d’ailleurs, ils l’ont démontré pendant ce confinement. Idem pour le secteur du tourisme et de la restauration, on leur demande aujourd’hui de se réinventer, de penser autrement, de s’adapter. Les acteurs du tourisme doivent sans cesse se réinventer et s’adapter s'ils veulent se pérenniser.


La communication est un axe essentiel pour rassurer ses équipes, donner du sens, partager sa vision. Ces acteurs, ces secteurs d’activités ont besoin aujourd’hui d’être rassurés car ils possèdent déjà en eux tous les outils pour créer, reconstruire et renaitre. Ce n’est pas en leur indiquant ce qu’ils doivent faire que nous les rassurerons mais bien en leur indiquant au combien ils sont précieux pour nous tous et quel sens, quelle utilité ils ont dans nos vies.


Dans mes accompagnements en leadership, je rappelle qu’en terme de relations humaines en entreprises, en collectivités, en management en général, trois mots sont primordiaux : Important, Compétent et Aimable. Chaque salarié, ouvrier, cadre doit pouvoir se retrouver dans ces trois mots pour adhérer à la vision de l’entreprise, travailler en confiance, en responsabilité et en énergie positive. Et bien aujourd’hui, ces corps de métiers, ces acteurs ont besoin de la même chose. Il est urgent de leur rappeler collectivement au combien, ils sont importants, compétents et aimables.


Importants car grâce à eux nous vivons les mots, émerveiller, convivialité, gourmandise, échange, curiosité, voyage, découverte, rêve, transmission, papille…Compétents car ils sont reconnus dans le monde entier pour leur professionnalisme. La France de la culture, la France de la gastronomie et enfin la France de la diversité, de la beauté de ses territoires. Aimables, car nous les AIMONS. Ils portent en eux un peu de nous tous. C’est à travers ces trois mots que ces femmes et ces hommes, encore dans l’immobilisme, trouveront les ressources pour se rassurer, pour se sentir utile, pour prendre de la hauteur et pour se projeter.


C’est pourquoi ce matin, face aux difficultés d’incarnation de ce Leadership, je fais le vœu que ce formidable élan de solidarité qui s’est manifesté pour le personnel soignants et l’ensemble des corps de métiers essentiels pour assurer notre bien être pendant le confinement, se poursuive et surtout s’élargisse. Rappeler à ces citoyennes, ces citoyens, ces professionnels, toujours immobile au combien ils sont importants, compétents et aimables et réveiller ainsi en eux, cette lueur d’espoir qui nous anime aujourd’hui. Les aider à retrouver la force du mental telle doit être notre ambition. « Nous avons besoin de vous, nous vous attendons avec impatience et nous vous Aimons ! »

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